Sarreguemines : décès d’une élève CM2 de 9 ans et appel à renforcer la prévention du harcèlement scolaire

Sarreguemines : décès d’une élève CM2 de 9 ans et appel à renforcer la prévention du harcèlement scolaire

Drame à Sarreguemines : décès d’une élève de CM2, 9 ans, et questions autour du harcèlement scolaire

Des roses blanches ont été accrochées aux grilles de l’école Montagne Supérieure, située à Beausoleil, un quartier entouré de verdure et constitué notamment de logements sociaux. Après le décès de Sara, 9 ans, élève de CM2, des parents évoquent le harcèlement scolaire et expriment leur peine lors d’un rassemblement devant l’établissement.

La petite fille a été retrouvée morte à son domicile samedi et avait laissé un mot d’adieu à ses proches, selon des éléments relayés par l’AFP et d’autres sources. Sarreguemines, ville mosellane d’environ 20 000 habitants située près de la frontière allemande, a vécu ce week‑end dans une ambiance de deuil et d’inquiétude.

Devant l’école, des parents se sont réunis « en soutien » à la famille tout en faisant part de leur inquiétude et de leur colère face à ce drame. Des échanges ont été organisés avec les services du rectorat et une cellule d’écoute a été mise en place pour accompagner les familles et le personnel concerné, selon le rectorat.

Le recteur de la région académique Nancy‑Metz, Pierre-François Mourier, a exprimé une « immense tristesse » et assuré que les autorités feraient « tout l’éclairage nécessaire ». Il a ajouté qu’une enquête de police est en cours et que les conclusions seront portées à la connaissance du public, affirmant qu’il est hors de question que quoi que ce soit reste sans réponse.

Selon des sources policières citées par l’AFP, la mère de Sara aurait évoqué des moqueries liées à son surpoids et la possibilité d’un passage à l’acte. Le Parquet a pour sa part indiqué n’avoir « aucune information laissant penser qu’elle aurait évoqué un potentiel passage à l’acte » et s’est dit prudent quant à l’existence d’un harcèlement. Abnor, camarade de Sara âgé de 9 ans, a témoigné que Sara riait en classe mais était parfois insultée, précisant que ces moqueries avaient tendance à survenir après l’école, lorsqu’ils se dirigeaient vers la route.

« C’est pas gentil », a-t-il ajouté, soulignant que l’établissement est un lieu d’apprentissage et non de harcèlement. Une proche de la famille, souhaitant rester anonyme, aurait déclaré qu’un signalement pour harcèlement avait déjà été déposé auprès de l’établissement, et d’autres parents demandent que les enfants et les parents soient réellement entendus.

Des fleurs blanches ont été déposées sur les grilles de l’école puis retirées dans la matinée. Yoann Simon, habitant de Forbach, a apporté une rose en affirmant ressentir « mal au cœur pour la famille » et estimant que le harcèlement doit être puni et que des mesures concrètes doivent être mises en œuvre pour faire bouger les choses.

Une étude publiée en novembre 2023 dans le cadre d’un plan interministériel contre le harcèlement scolaire rappelle que 5 % des élèves de CE2 à CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens se disent victimes de harcèlement. Elsa Deichel‑Bohrer, mère de deux enfants en CE1, est venue soutenir la famille et les élèves, déclarant qu’il faudrait aborder le sujet du harcèlement de manière plus fréquente que « trois heures par an ».

Réactions et contexte local

Les autorités soulignent la nécessité d’un éclairage complet sur les faits et appellent à un travail renforcé avec les familles et les établissements scolaires afin de prévenir de tels drames à l’avenir.