Propos choc du chef d’état-major des armées : « accepter de perdre ses enfants » et les répercussions en France

Propos choc du chef d’état-major des armées : « accepter de perdre ses enfants » et les répercussions en France

Contexte et contenu des propos

Le mardi, devant le congrès des maires de France, le chef d’état-major des armées a jugé nécessaire que la France « restaure sa force d’âme pour accepter de faire mal afin de protéger ce que l’on est » et qu’elle soit prête à « accepter de perdre ses enfants ». Il a invité les maires à « en parler dans les communes » et à faciliter les déplacements et les opérations des militaires.

Réactions politiques et critiques

Dans les jours qui ont suivi, plusieurs responsables politiques, de la gauche à l’extrême droite, ont vivement critiqué ces déclarations, les qualifiant de discours « va-t-en-guerre insupportable ».

La porte-parole du gouvernement a tenté d’apaiser la polémique en déclarant que « nos enfants n’iront pas combattre et mourir en Ukraine ». Dans l’émission « C à vous » sur France 5, Fabien Mandon s’est ensuite justifié samedi en reconnaissant que certains avaient pu être inquiétés, mais expliquant que le rôle de son intervention était « d’alerter et de se préparer », le contexte se dégradant rapidement et qu’il était important de partager ce constat avec les maires.

« D’ailleurs, les réactions montrent que ce n’était peut-être pas assez perçu dans notre population », a-t-il ajouté.

Réaction officielle et contexte international

Samedi, le président Emmanuel Macron a réagi à son tour, indiquant que le général avait « toute ma confiance » et précisant que la formule avait été « sortie du contexte » pour « faire peur » lors du déplacement au sommet du G20 en Afrique du Sud. Le général a dénoncé un « esprit de défaite » et un « déclinisme ambiant », estimant que la France devait « continuer d’être une nation forte, avec une armée forte, mais aussi une capacité de sursaut collective », et appelant à être « conscient des risques géopolitiques ».

Explication du cadre opérationnel

Le général a expliqué que les armées comptent des jeunes de « 18 à 30 ans » — des femmes et des hommes courageux qui savent que l’engagement comporte des risques et qui « savent comprendre la situation dans laquelle on se trouve » et qu’ils sont « prêts » à protéger la France.

Cadre géopolitique et sécurité

La nuance portée par ces propos se rattache au contexte international, selon lequel la France doit rester attentive à ses risques et capacités et à la nécessité de préparer la population à d’éventuels défis sécuritaires.

Service national et contexte européen

Selon Fabien Mandon, le danger présenté par la Russie est partagé par « tous les alliés de la France en Europe ». Il cite une analyse de la Revue nationale stratégique de 2025 selon laquelle la France doit « se préparer à l’hypothèse d’un engagement majeur de haute intensité dans le voisinage de l’Europe à horizon 2027-2030, parallèle à une hausse massive des attaques hybrides sur son territoire ». « De nombreux voisins sont en train de réintroduire un service national », a-t-il déclaré, suggérant que la France pourrait suivre cet exemple, alors que le gouvernement s’apprête à annoncer l’instauration d’un service militaire volontaire.

Climat sécuritaire et mesures publiques

Le gouvernement et les milieux militaires cherchent depuis des mois à préparer les esprits à la perspective d’une guerre. Ces discours se sont intensifiés ces dernières semaines, en France comme en Europe. Le 22 octobre, devant la commission de la Défense, Fabien Mandon avait déjà estimé que la France devait être « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie. « Il faut que l’Europe soit prête à un conflit de haute intensité en Europe d’ici 2030 », martelait également Catherine Vautrin dans La Tribune Dimanche du 8 novembre. Par ailleurs, le gouvernement a publié jeudi un guide « face aux risques » regroupant des conseils pour faire face à un large éventail de menaces, des inondations aux cyberattaques en passant par les guerres, qui incite notamment à constituer un « kit de survie ».