Nouveau abbé à l’Abbaye de Saint-Maurice : engagement ferme contre les abus et réforme de la gouvernance

Nouveau abbé à l’Abbaye de Saint-Maurice : engagement ferme contre les abus et réforme de la gouvernance

Nomination et parcours du nouvel abbé

Après une période de discernement, les chanoines de l’Abbaye de Saint-Maurice ont préparé l’élection du nouvel abbé, annoncée par l’institution dans un communiqué publié vendredi. Alexandre Ineichen avait été élu par ses confrères en septembre et l’approbation du Saint-Siège était alors nécessaire pour que l’élection devienne officielle.

Aujourd’hui, l’élection est confirmée: le chanoine devient le 96e abbé de Saint-Maurice. « C’est avec humilité et confiance que j’accepte cette mission », a déclaré l’homme de 58 ans, cité dans le communiqué.

Originaire d’Inwil (LU), le nouvel abbé a grandi dans le Chablais et a intégré l’Abbaye de Saint-Maurice en 1988. Il a occupé la fonction de recteur du Lycée-Collège de Saint-Maurice pendant 19 années.

Engagements et priorités du nouveau fonctionnement

Le futur abbé affirme vouloir œuvrer dans la continuité du travail de vérité engagé ces derniers mois par l’Abbaye. Le 20 juin dernier, l’institution avait reconnu des fautes et présenté des excuses aux victimes d’abus, mises en lumière dans un rapport qualifié de bouleversant.

Selon l’autorité ecclésiastique, l’accueil de la parole des victimes, la reconnaissance des fautes passées et la lutte contre toute forme d’abus seront au cœur de son engagement. Parmi les orientations prévues figurent une réforme de la gouvernance, une écoute indépendante, la formation des chanoines et la création d’une culture durable de prévention.

Contexte et éléments révélés avant le départ de l’ancien abbé

Jean Scarcella a décidé de renoncer à son rôle d’abbé de Saint-Maurice (VS) en juin 2025, après dix ans à ce poste, peu après la publication d’un rapport d’un groupe de travail indépendant de l’Université de Fribourg qui a pointé une gestion « déficiente » des abus sexuels au sein de l’institution.

Le document s’appuie sur des témoignages et des archives et recense des dizaines d’actes de violence sexuelle entre 1960 et 2022. Le rapport fait écho à des révélations des médias, notamment de l’émission Mise au point de RTS.