Journée mondiale de la santé mentale : une prédisposition génétique plus marquée chez les femmes face à la dépression
Contexte et résultats clés
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, ce 10 octobre, une étude publiée par Nature Communications met en lumière une prédisposition génétique potentiellement plus marquée chez les femmes en ce qui concerne les troubles dépressifs, après l’analyse de plus de 200 000 profils génétiques.
Ce que révèle l’étude
Les chercheurs ont identifié davantage de variations génétiques associées à un état dépressif chez les femmes. « Il pourrait exister une vulnérabilité génétique ou une contribution plus importante chez les femmes que chez les hommes », explique la Dre Hélène Richard-Lepouriel, médecin adjointe agrégée et responsable de l’unité Humeur et anxiété aux Hôpitaux universitaires de Genève.
À ce stade, aucun gène de la dépression n’a été identifié. « Ces mutations génétiques apparaissent sur plusieurs gènes, mais aucun gène n est nécessaire ni suffisant pour engendrer un épisode dépressif », souligne-t-elle.
Rôle des autres facteurs
La part génétique expliquera une partie du risque, estimée entre 30 et 50 %, mais elle ne rend pas compte de l’ensemble des facteurs. Des éléments environnementaux, tels que des traumatismes précoces ou des événements stressants ultérieurs, jouent aussi un rôle important.
La Dre rappelle que la dépression n est pas une faiblesse de caractère et qu il s agit d une maladie résultant d’une interaction entre facteurs génétiques et environnementaux.
Différences entre les sexes et implications
Des distinctions observées en pratique montrent que les hommes présentent parfois une irritabilité et des conduites addictives plus fréquemment, tandis que les femmes évoquent souvent une douleur morale ou une tristesse marquée.
Impact sur le traitement et enjeux de genre
Bien que ces données n’aient pas encore d’applications cliniques directes, elles soulignent des biais potentiels dans le développement des traitements, qui ont été majoritairement évalués chez des hommes. La chercheuse invite à considérer ces biais dans l élaboration des thérapies futures.
Conseil pratique
En cas de doute, il est recommandé de discuter avec son médecin traitant pour distinguer une déprime passagère d’un épisode dépressif nécessitant des soins spécifiques.