Journée de sensibilisation aux handicaps invisibles organisée à Neuchâtel
Une journée de sensibilisation sur les handicaps invisibles à Neuchâtel
En Suisse, une personne sur cinq vit avec un handicap. Bien souvent, ce handicap résulte d’une maladie ou d’un trouble qui n’est pas immédiatement visible, ce qui rend difficile sa prise en compte par l’entourage et son intégration dans la société.
Invité dans le journal de 12h30 à l’occasion de la première édition d’une Journée dédiée aux handicaps invisibles à Neuchâtel, Vincent Martinez, directeur de la Fondation Les Perce-neige, rappelle d’emblée que le champ couvert par les handicaps invisibles peut être très large et dépasse largement les problématiques psychiques.
Un champ large et non exclusivement psychique
On parle de tous les troubles dys – dysphasie, dyslexie, etc… –, les troubles de type TDAH ou du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle, les dépressions, les troubles bipolaires, mais aussi tout ce qui est épilepsie ou sclérose en plaques. Il y a une multitude, ce n’est pas possible de faire une liste exhaustive. L’endométriose chez les femmes, par exemple, peut être très handicapante.
Ce sont souvent des maladies qui deviennent chroniques et entraînent un handicap, même si ce mot peut parfois poser problème par rapport aux gens qui sont nés handicapés.
Aménager des espaces pour la fatigue
Dans ce domaine, il existe beaucoup de petites associations ou groupements liées à des maladies ou des troubles spécifiques, relève Vincent Martinez. Mais ce qui est important, c’est de réunir toutes ces forces pour qu’on entende parler du handicap invisible de manière générale, estime-t-il, afin qu’il y ait un intérêt réel de la part des autorités, de la société, des entreprises aussi, à mettre en place ce qu’il faut pour que ces personnes puissent vivre parmi nous.
La fatigue, par exemple, devrait être mieux prise en compte dans le monde du travail, mais aussi en politique, note-t-il. Notamment en mettant à disposition davantage d’espaces ou de temps dédiés au repos. On parle quand même de 30 à 40% des personnes avec un handicap invisible qui se sentent isolées dans leur travail, et 60 à 70% qui se sentent en difficulté.
Rendre l’invisible visible : un marqueur potentiel
Interrogé sur l’usage d’un marqueur distinctif visible – en l’occurrence, un tournesol – pour signaler son handicap invisible, Vincent Martinez estime que cela doit évidemment rester facultatif, mais prône plutôt son adoption. Il n’y a pas besoin de devoir dire quel type de handicap nous avons, mais c’est juste le petit élément qui explique une problématique, explique-t-il.
J’invite les gens à le signaler. J’ai une sclérose en plaques, et je pense que la chose la plus importante que j’ai pu faire par rapport à ma maladie est de l’annoncer, et de voir que les gens peuvent aussi comprendre. Il n’y a pas besoin de le signaler à l’humanité entière, mais dans le rayon d’activité professionnelle, des loisirs ou autres, il faudrait le faire.
Propos recueillis par Blandine Lévite
Texte web: jop