Hausse des loyers: des locataires lausannois sous pression après +32% sur vingt ans

Hausse des loyers: des locataires lausannois sous pression après +32% sur vingt ans

Contexte et témoignages de locataires à Lausanne

À Lausanne, des locataires décrivent une pression croissante sur leur budget liée à des augmentations de loyer. Une locataire ayant subi deux hausses en une année, totalisant plus de 1 000 francs supplémentaires, se dit stressée et affirme qu’elle se retrouve en situation de précarité à l’approche de sa retraite.

Un autre locataire lausannois interrogé regrette que les outils pour contester ces hausses soient difficiles d’accès, coûteux et peu adaptés à ceux qui manquent de connaissances juridiques.

Contrôles et évolutions du marché locatif

Perspectives et propositions

Selon l’ASLOCA, les ménages paieraient environ 360 francs de loyer en trop chaque mois. Xavier Rubli, président des régions de l’association, estime que le marché locatif est « dysfonctionnel » et appelle à un changement de système avec un contrôle automatique des loyers.

Les acteurs du secteur immobilier avancent des analyses diverses. Rubli affirme que « les milieux immobiliers, les bailleurs et les propriétaires profitent de la pénurie de logements pour augmenter leurs loyers et leurs profits ». Frédéric Dovat, secrétaire général de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier, souligne un déséquilibre dû à une pénurie de logements et rappelle : « Ce qui est rare est cher (…), donc il faut qu’on construise plus ». Il précise aussi : « On ne peut pas refuser les nouvelles constructions d’un côté et de l’autre, s’étonner que les loyers augmentent ».

Moins de logements vacants, surtout à Genève

Cette hausse quasi générale d’environ 32% s’explique notamment par la baisse de l’offre de logements vacants, selon Dirk Renkert, expert chez Argent Comparis cité dans le communiqué publié le 30 septembre.

Au niveau cantonal, Genève affiche le taux de logements vacants le plus bas, soit 0,32%, suivi de Zoug (0,42%) et Zurich (0,48%). Le Jura présente en revanche le taux le plus élevé avec 3,03%.

Dirk Renkert ajoute que la hausse des loyers est liée à la hausse des prix des matériaux de construction en raison des pénuries d’approvisionnement après la pandémie de Covid-19 et à la hausse des taux d’intérêt hypothécaires, qui ont été répercutés sur les locataires. L’indice Lomo de Comparis montre aussi que les loyers ont continué à augmenter malgré la baisse du taux de référence et des taux d’intérêts.