Défense aérienne suisse : le PS propose une coopération renforcée avec les voisins et une éventuelle force aérienne commune avec l’Autriche
Défense aérienne suisse : le PS propose une coopération renforcée avec les voisins et une éventuelle force aérienne commune avec l’Autriche
Le Parti socialiste relance le débat sur l’avenir de la défense aérienne suisse en présentant une proposition inédite : renforcer la coopération opérationnelle avec les pays voisins et envisager, dans une perspective à horizon 2035, une possible force aérienne commune avec l’Autriche, selon la SonntagsZeitung.
Un document adopté vendredi dernier par le groupe parlementaire du PS affirme que cette intégration pourrait réduire les coûts tout en renforçant la sécurité. Le PS estime que la défense autonome est devenue « une relique du passé ». Le risque réel serait désormais constitué par les essaims de drones bon marché.
Des menaces évolutives et une réponse adaptée
Cette proposition s’inscrit dans une critique du concept actuel de défense aérienne émanant du Conseil fédéral. Pour le PS, les menaces les plus réalistes ne proviennent plus uniquement des jets étrangers, mais des drones bon marché capables de viser des infrastructures critiques.
Le parti réclame des moyens de défense plus mobiles et adaptés, tels que des systèmes sol–air déployables, de la défense électronique et des avions de combat légers. Le document évoque une douzaine d’appareils, notamment le Leonardo M-346 italien, déjà commandé par l’Autriche.
Équipements et choix stratégiques
Parallèlement, le PS souhaite que la Suisse renonce au F-35 américain, jugé trop coûteux et source d’une dépendance politique jugée risquée. Samira Marti, cheffe de groupe du PS, déclare que « compte tenu de l’arbitraire et de l’imprévisibilité du gouvernement Trump, c’est une négligence ». Le PS privilégie donc une évaluation d’un avion européen à l’horizon 2035, en prolongeant en attendant la durée de vie des F/A‑18 actuellement utilisés.
Les socialistes écartent aussi les missiles Patriot, considérés inadaptés pour contrer des drones bon marché et coûteux à chaque tir (plus de 2 millions de francs).
Réactions et position du DDPS
Du côté du Département fédéral de la défense, ces critiques sont rejetées : le F-35 serait « supérieur dans toutes les disciplines ». Le DDPS n’a pas prévu de changement de cap et le Conseil fédéral devra prochainement se prononcer sur l’avenir du programme malgré l’augmentation des coûts.