Claudia Cardinale, icône du cinéma franco-italien, est décédée à 87 ans

Origines et premiers échos du cinéma

Née le 15 avril 1938 à La Goulette, près de Tunis, Claudia Cardinale porte le nom complet Claude Joséphine Rose Cardinale. Fille d un ingénieur sicilien installé à Tunis et d une Française, elle parle l arabe, le sicilien et le français et n apprend l italien que plus tard.

Ses premiers liens avec le septième art naissent lors d un voyage offert à l occasion de ses 17 ans, qui la conduit à la Mostra de Venise. À cette époque, elle obtient le titre de la plus belle Italienne de Tunis sans même être candidate.

Des débuts au long cours et une percée internationale

En 1956, elle apparaît brièvement dans le court métrage Les Anneaux d or de René Vautier. Ses débuts en long métrage interviennent en 1958 avec Goha, réalisé par Jacques Baratier, et surtout Le Pigeon de Mario Monicelli, premier film italien auquel elle participe sous la direction du producteur Franco Cristaldi, qui deviendra son époux en 1966. Le Pigeon connaît un succès immédiat, avec un peu plus de 6,5 millions d entrées.

A vingt ans, Claudia Cardinale est rapidement identifiée par la presse comme une figure majeure du cinéma italien, recevant des sobriquets tels que la petite fiancée de l Italie et fidanzata d Italia. Dans son autobiographie, elle évoque ce tournant en précisant qu elle se voyait alors comme le symbole d un pays dont elle parlait peu la langue.

Une carrière jalonnée de collaborations et de scènes marquantes

Sa filmographie l’amène à travailler aux côtés de grands noms et à figurer dans des œuvres devenues emblématiques. Elle partage l’affiche avec Marcello Mastroianni dans Huit et demi et Le Bel Antonio, et tourne ensuite dans Cartouche avec Jean-Paul Belmondo, ainsi que Le Guépard et Rocco et ses frères avec Alain Delon. Elle figure également dans Il était une fois dans l Ouest, aux côtés de Henry Fonda et de Charles Bronson.

Des collaborations avec Federico Fellini et Luchino Visconti renforcent son statut de muse du cinéma, alors que le grand public et les cinéphiles, y compris à Hollywood, se tournent vers cette actrice repérée par les producteurs lors d un concours de beauté. Sa présence est alors décrite comme solaire et à la fois sauvage, marina d une sensualité pudique qui brouille les clichés de l époque.

Parmi les passages marquants figurent aussi une apparition dans La Panthère Rose de Blake Edwards (1964), où elle côtoie Peter Sellers, et la reconnaissance reçue des maîtres du cinéma qui deviennent ses mentors. Elle se distingue par sa manière de conjuguer féminité et douceur naturelle avec une énergie affirmée.

Un parcours couronné de distinctions et d engagements

Durant les années 1970 et 1980, elle alterne avec aisance les genres et les registres, puis, à partir de la fin des années 1990, se concentre davantage sur le théâtre et l écriture. En 1993, elle siège au jury de la sélection officielle du Festival de Cannes et reçoit le Lion d Or à Venise pour l ensemble de sa carrière. Berlin lui décerne l Ours d Or d honneur en 2002.

Au début du XXIe siècle, elle poursuit une activité scénique à Paris, incarnant La Vénitienne en 2000 et Doux oiseaux de jeunesse de Tennessee Williams en 2005. Son entourage souligne son héritage en tant que femme libre et inspirée, tant sur le plan personnel que artistique. Elle s est toujours déclarée féministe convaincue et a encouragé les jeunes actrices à privilégier des rôles respectueux et protégeant leur dignité.

Depuis mars 2000, Claudia Cardinale était ambassadrice de bonne volonté de l UNESCO pour la défense des droits des femmes, rôle qui illustre son engagement en faveur de l égalité et de l empowerment féminin.