Soupçons de viol au tribunal de Bobigny : deux policiers mis en examen et placés en détention provisoire
Soupçons de viol au tribunal de Bobigny : deux policiers mis en examen et placés en détention provisoire
Ce week-end, deux policiers ont été mis en examen et placés en détention provisoire dans une affaire de viol et d’agressions sexuelles impliquant une femme détenue dans la geôle du tribunal de Bobigny.
Les faits, dénoncés pour viol et agressions sexuelles commis par des personnes abusant de l’autorité conférée par leur fonction, font l’objet d’une information transmise au parquet et au procureur de Paris, Laure Beccuau, selon un communiqué.
Le juge des libertés et de la détention a ordonné leur placement en détention provisoire après des débats contradictoires et sur réquisitions conformes du parquet, comme précisé par le parquet.
Version des personnes concernées et éléments du dossier
Les deux policiers ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la femme, tout en affirmant qu’elles étaient consenties, selon des sources proches du dossier à l’AFP. D’autres sources indiquent que la jeune femme avait 26 ans et que les policiers ont 35 et 23 ans.
Me Xavier Nogueras, avocat du policier le plus âgé, a affirmé que ce dernier possède huit ans d’expérience et est aguerri et passionné par son métier. Il a ajouté que son client se retrouve face à des accusations alors que la plaignante serait familière des locaux de garde à vue.
Selon l’avocat, après avoir été présenté à trois magistrats, la femme aurait déclaré que l’acte, qui serait reconnu par le plaignant comme étant consentie, aurait été commis sous contrainte en raison du port de l’uniforme.
Fuites médiatiques et cadre procédural
Le conseil a indiqué que des fuites importantes avaient touché le dossier dans la presse et a demandé le respect du secret afin de permettre au policier concerné de s’exprimer sans pression.
Au moment des faits, la jeune femme était déférée au parquet de Bobigny pour des faits de soustraction par un parent à ses obligations légales envers son enfant; jeudi matin, les policiers avaient été placés en garde à vue. Mercredi après-midi, le procureur Éric Mathais a précisé qu’elle avait révélé avoir été victime de deux viols durant la nuit du 28 au 29 octobre par deux fonctionnaires.
Le tribunal de Bobigny s’est dessaisi du dossier au profit du parquet de Paris, au regard de la compétence géographique.
Réactions et suites institutionnelles
Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a qualifié les faits, s’ils étaient avérés, de gravissimes et inacceptables, indiquant que les deux agents avaient été immédiatement suspendus. L’Inspection générale de la police nationale a été saisie de l’enquête et, si les faits criminels sont établis, des sanctions seront prises.
Le dépôt de Bobigny, situé au sous-sol du palais de justice, est l’un des dépôts les plus importants de France après celui de Paris. Il doit bénéficier des prochains travaux d’extension du tribunal.