Antibiorésistance : données GLASS et inquiétudes d’experts face à une menace croissante
Antibiorésistance et chiffres GLASS : une menace croissante pour la santé
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les chiffres proviennent du système GLASS, un réseau international de surveillance de la résistance aux antibiotiques dans plus d’une centaine de pays. Il évalue l’efficacité de 22 antibiotiques contre huit bactéries pathogènes majeures, parmi lesquelles Escherichia coli, les salmonelles et les staphylocoques.
Patrice Nordmann, professeur de microbiologie à l’Université de Fribourg et directeur médical du Centre national de référence pour la détection précoce des résistances émergentes aux antibiotiques (NARA), exprime ses inquiétudes au micro de CQFD : « Nous risquons d’atteindre un point où il n’existe plus de solutions antibiotiques pour traiter les infections courantes. »
Le rapport souligne que les personnes hospitalisées et immunodéprimées présentent un risque accru. Il est également noté une hausse des résistances pour des infections courantes, notamment les infections urinaires.
Action concertée à l’échelle mondiale
Les bactéries à Gram négatif, notamment Escherichia coli, sont identifiées comme les menaces les plus préoccupantes. Pour contrer ce phénomène, Patrice Nordmann appelle à une utilisation plus raisonnée des antibiotiques, en particulier dans les pays où leur vente libre peut favoriser leur usage abusif. Il souligne aussi l’importance du dépistage des personnes ayant voyagé à l’étranger et le besoin de développer de nouveaux antibiotiques ainsi que des tests diagnostiques.
La lutte contre l’antibiorésistance nécessite une action coordonnée au niveau mondial. En Suisse, les efforts se centrent sur l’éducation, la réduction de l’usage des antibiotiques tant dans la santé humaine que animale, et l’innovation dans les traitements.
Sujet radio : Sarah Dirren
Adaptation web : Laure Pagella