Inde : opportunités et défis pour les entreprises suisses dans un marché en évolution

Opportunités et cadre du partenariat Suisse-Inde

Romain Blaser, fondateur de Haidi, un logiciel de logistique basé sur l’IA, a déclaré dans la Matinale de RTS : « C’est un marché qui a faim ». Il souligne que l’Inde, avec sa population de 1,4 milliard et une classe moyenne en croissance, attire les convoitises et les investisseurs.

Cette analyse met en lumière une dynamique démographique et un potentiel d’innovation qui alimentent l’intérêt des entreprises suisses.

Transfert de technologies et création d’emplois

L’accord de libre-échange prévoit l’élimination des droits de douane pesant sur les exportations suisses vers l’Inde. En contrepartie, il prévoit que les entreprises des pays de l’AELE s’engagent à investir 100 milliards de dollars et à créer un million d’emplois en Inde d’ici quinze ans.

Cette ambition illustre la volonté de l’Inde de ne pas être cantonnée au rôle d’acheteur dans ses relations avec l’Occident.

Un marché complexe et diversifié

La mission économique rappelle que l’Inde ne doit pas être vue comme un marché unique. Les réalités varient fortement d’une région à l’autre, et les contrastes sociaux restent marqués, dans un pays où des bidonvilles côtoient des gratte-ciels détenus par des conglomérats employant des centaines de milliers de personnes.

Des entreprises capables de mobiliser rapidement un grand nombre d’ingénieurs alimentent les débats : certains observateurs vaudois se demandent si la Grande Inde a vraiment besoin de partenaires étrangers. Sébastien Durbec, responsable des ventes de la filiale suisse du groupe Tata, rappelle l’attrait des domaines de précision et affirme que la Suisse bénéficie d’une image de précision et d’expertise métier; il évoque aussi l’affection des Indiens pour la Suisse, renforcée par la mise en avant des paysages suisses dans Bollywood.

Des défis à relever

Malgré l’enthousiasme, la construction d’une relation de confiance demeure cruciale, notamment en matière de propriété intellectuelle. La Suisse, championne mondiale des brevets, doit naviguer avec prudence sur un marché parfois accusé de copier des technologies existantes.

Selon l’avocat indien Milind Antani, stopper les copies peut être facile, mais obtenir des dommages-intérêts est très difficile. Il conseille de faire preuve de diligence envers tout partenaire indien, de négocier rigoureusement les contrats et d’établir des accords solides pour éviter les malentendus.

Un reportage consacré au sujet et diffusé lors du journal de 12h30 aborde les conditions d’installation d’une activité suisse en Inde depuis l’accord de libre-échange.