Troubles neurologiques sous-estimés: une réalité qui concerne des milliards de personnes, selon l’OMS
Définition et portée des troubles neurologiques
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les troubles neurologiques regroupent 37 pathologies très diverses, allant de l’AVC à l’autisme, en passant par les démences de type Alzheimer, l’épilepsie et les migraines. Au global, ils constituent la première cause d’invalidité au niveau mondial.
Une mortalité élevée et un poids humain majeur
Plus de 11 millions de personnes décèdent chaque année en raison de ces affections, chiffres dévoilés mardi à Genève. Les malades ne constituent pas seuls les acteurs de cette problématique:
Selon Nirha Chaudhari, docteure à l’OMS, \”Les personnes qui ont des troubles neurologiques ont souvent besoin de soins pendant toute leur vie. Et elles ne sont pas les seules à être affectées: leurs proches le sont aussi. Les proches-aidants, très souvent des femmes, le font de manière informelle. Tout ça coûte cher, pas seulement en termes de traitements, mais aussi de temps, d’énergie et d’impact émotionnel\”.
Impact sur les aidants et coûts indirects
La réalité est accompagnée d’un coût souvent supporté par l’entourage, qui assure souvent ce travail sans reconnaissance formelle.
Stigmatisation et inégalités d’accès
La stigmatisation demeure une difficulté majeure, notamment dans les pays à faibles ressources où l’accès aux soins est plus contraint: l’OMS rappelle qu’il y aurait 82 fois plus de neurologues dans les pays riches que dans les pays en voie de développement. Par ailleurs, seul un quart des États intègrent ces pathologies dans leur système de protection sociale, et un peu moins d’un tiers ont lancé des politiques nationales dédiées.
Appel à l’action et financement insuffisant
L’OMS appelle à une initiative mondiale et à des investissements soutenus: de nombreuses conditions neurologiques peuvent être évitées ou traitées efficacement avec des ressources adaptées, souligne un responsable. Seulement 18% des pays disposent d’un financement répondant à ces défis, ajoute l’organisation, en soulignant le manque de ressources pour la recherche.
Plan existant et nécessité d’une mise en œuvre rapide
Les États membres avaient approuvé il y a trois ans un plan mondial visant à atténuer l’impact de ces troubles. Sans application effective, la charge continuera de croître, avertit l’OMS, qui appelle les États à faire de ce dossier une priorité politique.
JOP avec ATS/Jérémie Lanche