L’intelligence artificielle relance la concurrence mondiale des navigateurs Web

L’intelligence artificielle relance la concurrence mondiale des navigateurs Web

Évolution de l’accès à Internet grâce à l’intelligence artificielle

La façon d’accéder au Web change en profondeur. Longtemps, les navigateurs n’offraient qu’une liste de liens bleus à cliquer. Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle intégrée, ces outils deviennent des assistants capables de lire des pages, de résumer des articles et de comparer des produits.

Deux rôles clés dans les navigateurs pilotés par l’IA

D’un côté l’assistant qui aide en simplifiant l’information, de l’autre l’agent plus autonome capable d’effectuer des actions en ligne telles que remplir des formulaires ou organiser un agenda.

Comparer, trier, décider : l’IA prend en main les tâches

L’IA embarquée peut aussi analyser des dizaines d’onglets à notre place. Par exemple pour organiser un week-end, il suffit de demander d’organiser un voyage à Lisbonne pour un budget défini. L’IA explore les sites, analyse les offres, compare les prix et propose un programme prêt à l’emploi.

Autre exemple : face à un rapport PDF de 50 pages, l’IA permet d’interroger directement le document sans le lire. Elle peut aussi résumer une vidéo YouTube sans visionner la vidéo.

Trois familles de navigateurs à l’ère de l’IA

Les principaux acteurs se répartissent en trois catégories. D’abord les géants établis : Chrome intègre Gemini, son intelligence artificielle maison, tandis que Microsoft a intégré Copilot dans Edge.

Face à eux, de nouveaux challengers émergent. La startup Perplexity propose Comet, un navigateur pensé dès le départ autour de l’IA. The Browser Company développe Dia. OpenAI, à l’origine de ChatGPT, préparerait aussi son propre navigateur attendu dans les mois à venir. Enfin, certains privilégient la confidentialité, avec Brave ou DuckDuckGo.

Contrôler le navigateur, c’est contrôler l’accès à l’information

Les géants investissent massivement, car le navigateur est la porte d’entrée d’Internet — le contrôle de cet outil conditionne l’accès à l’information pour des milliards d’utilisateurs.

C’est aussi une stratégie d’enfermement : en intégrant leurs propres outils dans leurs navigateurs, des entreprises comme Apple, Google ou Microsoft s’assurent une certaine captivité des utilisateurs dans leur écosystème. À titre d’exemple, Chrome détient aujourd’hui plus de 60 % du marché mondial des navigateurs.

Risques et vigilance

Ces nouveaux navigateurs soulèvent des risques importants. Le plus préoccupant est le CometJacking, une injection de prompt via un lien piégé. L’attaquant n’a pas besoin d’identifiants : l’IA dispose déjà de nombreuses autorisations.

D’autres questions portent sur la confidentialité, car pour fonctionner, l’agent IA nécessite un accès étendu aux données personnelles — historique de navigation, e-mails, calendriers et fichiers. Le risque d’hallucinations persiste : l’IA peut encore produire des informations fausses mais plausibles, même si ce phénomène tend à diminuer.

Enfin, certains alertent sur une cannibalisation du web : en fournissant des réponses directes, l’IA peut détourner les internautes des sites d’information, des médias ou des plateformes spécialisées, ce qui pourrait réduire la diversité des contenus en ligne.