Fribourg prévoit des économies de 405 millions de francs sur trois ans grâce au plan financier 2026-2028

Fribourg prévoit des économies de 405 millions de francs sur trois ans grâce au plan financier 2026-2028

Présentation du programme d’assainissement financier de l’Etat de Fribourg

Le Plan d’assainissement des finances de l’État (PAFE) vise à assurer le maintien de prestations publiques de qualité tout en limitant la progression des dépenses et en augmentant les recettes. Lors de la présentation lundi, les autorités cantonales ont annoncé que le budget 2026 s’inscrira dans cette dynamique, avec des charges estimées à 4,5 milliards de francs, en hausse par rapport aux 4,3 milliards inscrits dans les comptes 2024.

Équilibre budgétaire et perspectives de réduction des charges

Jean-Pierre Siggen, responsable des finances cantonales, a rappelé le principe constitutionnel de l’équilibre budgétaire qui gouverne la situation à Fribourg. Selon le président du Conseil d’État, Jean-François Steiert, les mesures adoptées respectent une répartition équitable des efforts et reposent sur une approche méthodique et responsable.

En comparaison avec le plan initial, le Conseil d’État a ajusté ses objectifs, diminuant les économies planifiées de 89 millions de francs après consultations et échanges. Par ailleurs, il a notamment renoncé à des compressions impactant les communes pour un montant de 42 millions, qui, au final, ne subiront qu’un alourdissement net de charges d’environ 10 millions sur la période triennale.

Adaptations concernant le personnel : un effort maintenu

Les ajustements relatifs au personnel ont conduit à une réduction de 13,1 millions de francs de la contribution attendue de ce secteur. Globalement, la participation sollicitée auprès des collaborateurs de l’État, dont la masse salariale représente 35% du total des dépenses publiques, est estimée à 110 millions de francs.

Le gouvernement a décidé d’abandonner la contribution de solidarité ainsi que certaines mesures relatives au 13e mois. Par ailleurs, il propose de ne pas appliquer d’indexation des salaires pour les deux prochaines années, tout en envisageant une réévaluation de la situation en 2028. Le versement d’une prime annuelle sera conservé, mais son versement différé à septembre pour la même période.

Révision des autres mesures financières

D’autres mesures initiales ont été retirées : celles concernant les Établissements médico-sociaux (EMS), le plafonnement de la péréquation intercommunale au niveau de 2025, la réduction de la part communale liée à l’impôt sur les véhicules à moteur, la modification des subventions destinées aux services de soins à domicile, ainsi que la baisse de l’enveloppe pluriannuelle allouée à l’Université.

En revanche, certaines dispositions restent en vigueur, telles que la suspension temporaire de la progressivité à froid, le plafonnement à 8’000 francs des déductions fiscales pour frais de déplacement dans la taxation cantonale, le renforcement des contrôles fiscaux, l’augmentation de la contribution de la Banque Cantonale, ainsi que la mise en place d’une taxe sur les matériaux extraits des gravières à compter de 2027.

Investissements publics et avenir financier

Le Conseil d’État, tout en priorisant ses projets, a maintenu son engagement à poursuivre les investissements nécessaires afin d’éviter de reporter le financement des infrastructures indispensables aux générations futures. Selon Jean-François Steiert, l’objectif est de répondre aux défis à venir tout en conservant une gestion rigoureuse des finances cantonales.

L’exécutif a indiqué que de nouvelles propositions de mesures structurelles pourraient être soumises à consultation en 2027.

Réactions de l’opposition politique et syndicale

La révision du PAFE n’a pas modifié l’opposition exprimée par la gauche, avec notamment le Parti socialiste et le Syndicat des services publics (SSP), qui continuent de qualifier le plan d’inacceptable au vu de son ampleur.

Par ailleurs, environ 2’500 fonctionnaires ont récemment manifesté dans les rues de Fribourg pour exprimer leur désaccord face aux économies envisagées par le Conseil d’État.

lia/ats