Croissance suisse plus faible en 2026 selon le KOF, risque accru lié aux droits de douane américains

Croissance suisse plus faible en 2026 selon le KOF, risque accru lié aux droits de douane américains

Perspectives économiques de la Suisse pour 2025-2027

Le KOF, institut de conjoncture affilié à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), confirme une progression du PIB à 1,4% pour l’année en cours, hors effets des événements sportifs, selon un communiqué publié mercredi.

Pour 2026, les perspectives se sont nettement assombries en raison des droits de douane américains: le PIB pourrait augmenter de 0,9%, soit une révision à la baisse de 0,6 point par rapport à l’estimation précédente. En 2027, la croissance serait portée à 1,6%.

Ces prévisions reposent sur l’hypothèse que certaines exportations suisses vers les États‑Unis resteraient soumises à un droit de 39% et que les biens en provenance de l’Union européenne seraient taxés à 15%, ce qui limiterait sensiblement la compétitivité du pays sur le marché international.

Inflation et politique monétaire

Malgré un premier semestre robuste, la seconde moitié de 2025 s’annonce plus faible et les exportations pourraient reculer au cours du deuxième semestre. Sur l’année, les exportations progresseraient de 2,8% tandis que les importations augmenteraient de 3,3%. À moyen terme, le rythme des exportations ralentirait à 2,1% en 2026 et à 2,5% en 2027.

Le KOF prévoit une inflation très basse en Suisse: 0,2% en 2025, 0,5% en 2026 et 0,6% en 2027. Les loyers et les services exercent une pression haussière, mais les prix des biens importés et de l’énergie exercent un effet modérateur. La Banque nationale suisse (BNS) devrait maintenir son taux directeur à 0% tout au long de la période.

Emploi et pouvoir d’achat

Après plusieurs années de créations d’emplois, le marché du travail suisse connaît un ralentissement: la croissance de l’emploi serait de 0,3% en 2025 et de 0,5% en 2026, restant modeste.

Selon le Secrétariat d’État à l’économie (Seco), le taux de chômage pourrait atteindre 3,2% d’ici 2026, tandis que l’OIT estime qu’il pourrait se situer autour de 5%. Le chômage devrait aussi rester élevé en 2027. Le pouvoir d’achat progresserait toutefois légèrement grâce à une inflation faible, malgré une hausse des salaires nominaux limitée.

Confiance, consommation et investissements des entreprises

La confiance des ménages et des entreprises est affectée par le choc douanier et par des perspectives d’emploi plus moroses. Le KOF révise à la baisse ses prévisions de consommation privée, anticipant une hausse de 1,4% en 2025 et 2026, puis 1,6% en 2027. Du côté des entreprises, les investissements stagnent à 0,6% cette année, puis à 0,2% en 2026, avant un redressement attendu à 2% en 2027.